# 22 | retour en Suisse

Mes chers,

Depuis trois semaines maintenant, je suis moi aussi de retour dans cette Suisse toute changée.

Mon visa ayant expiré le 19 avril et n’ayant des comprimés de malarone que jusqu’au début du mois de juin, j’ai décidé sans plus attendre de suivre l’appel du Conseil fédéral et d’organiser immédiatement un voyage de retour.

Grâce à l’aide de l’ambassadrice suisse au Burundi, j’ai pu quitter le pays avec le dernier vol.

Avant mon départ, nous avons acheté du lait pour bébé au Burundi – denrée introuvable à Luvungi. Les frontières ont été fermées le lendemain de mon passage.

Mais maintenant, un bilan de mon temps la-bàs depuis les dernières infos.

Depuis le début du mois de janvier, nous sommes dans notre nouvelle maison. C’est formidable de vivre dans nos propres murs, même si les travaux de construction sont loin d’être terminés. Le jardin est immense et donne déjà beaucoup de fruits et légumes. François, notre nouveau jardinier, a toujours quelque chose à faire. Pour vous faire une idée de l’état actuel de la maison et du jardin, vous pouvez suivre ici une visite photographique.

Début janvier, Marcel et les deux jumelles sont arrivés. Malheureusement, leur état de santé s’est détérioré assez rapidement et nous avons dû les hospitaliser tout les trois.

Alors que Marcel s’est vite remis et a pu rentrer chez lui, l’état des jumelles s’est aggravé et Francine est morte au grand chagrin de tous. Isabelle a ensuite été transférée dans un autre hôpital pendant deux semaines et y a reçu un lait spécial. Elle a donc pris du poids et est maintenant une petite fille brillante et en bonne santé. Isabelle la belle !!!!

Fin janvier, nous avons également receuillis Germaine, une fillette d’environ 9 ans. Elle vient d’une autre région du Congo et a été abandonnée par sa mère au marché de Luvungi.

Germaine ne peut pas aller à l’école pour l’instant, car il n’y a de place nulle part, mais je pense qu’elle apprécie le temps qu’elle passe le matin à être seule avec les enfants en bas âge. Elle peut donc s’habituer lentement à la nouvelle vie ici.

Début février, les sœurs m’ont demandé si je pouvais aussi accueillir Muchaga, un garçon d’environ 13 ans. Il a toujours vécu dans la rue et n’a jamais eu la chance de vivre avec des gens qui l’aiment ou d’aller à l’école.

Cela n’était pas possible pour le moment, car tous les enfants dorment dans la même chambre et Muchaga est trop grand pour une place en plus. Il dormait donc sur le sol de l’hôpital, m’accompagnant chaque matin à la Maison de Vie et revenant à l’hôpital le soir.

Nous acceuillons donc maintenant 16 enfants et 5 employé-e-s. J’ai maintenant créé un système de 3 petites familles : la famille Mogli, la famille Bagira et la famille Balu. Chaque famille est composée d’un papa, d’une maman, d’un bambin, d’un grand enfant et de trois enfants du milieu. Maintenant, ils sont tous dans leur propre famille et cela fonctionne très bien.

J’ai a présent cinq employés. En dehors de leur travail de papa ou de maman, chacun-e a une spécialité. Clotilde est responsable des papiers officiels et de la vente au marché, Pitié de la maison et des animaux, François du jardin, Monika de la cuisine et de la buanderie et Dieudonné de l’école.

Le magasin

Les travaux de construction ont pris beaucoup de temps et j’ai dû quitter Luvungi avant que tout ne soit terminé. Lundi dernier, les enfants ont enfin emménagé dans leurs nouvelles chambres.

Maintenant, Muchaga a aussi officiellement emménagé chez nous. Je remercie tous les parrains et marraines qui, grâce à leur engagment, ont permis de donner à ces enfants un nouveau foyer.

Mon avenir est incertain à cause du coronavirus. J’aimerais obtenir un visa de cinq ans au Congo le plus tôt possible et rentrer en automne.

En janvier, j’ai reçu la visite de Maria et Susanne. Nous avons passé un moment très intense ensemble, avec beaucoup de hauts, mais aussi des moments très difficiles.

Maintenant, j’espère simplement pouvoir rencontrer en personne le plus grand nombre d’entre vous avant mon départ.

Je vous souhaite à tous et toutes de passer un bon moment

Anita

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